CATL et Stellantis lancent une gigafactory de LFP en Espagne

Le groupe Stellantis, qui comprend notamment Opel, Fiat et Peugeot, ainsi que le fabricant de batteries chinois CATL, commencent la construction de leur projet de Gigafactory de batteries prévu près de Saragosse (nord-est de l'Espagne). L'usine produira des cellules de phosphate de fer au lithium (LFP) avec une capacité de stockage allant jusqu'à 50 gigawattheures par an. 

Le joint-venture Contemporary Star Energy, annoncé il y a un an, dans lequel Stellantis et CATL ont investi ensemble 4,1 milliards d'euros, a été créé en juillet. La société dirigée par Andy Wu a maintenant célébré la première pierre de la nouvelle usine de cellules. Lors de la cérémonie, une capsule temporelle a été scellée, qui ne sera ouverte qu'en 2045 – voir notre photo de couverture.

La Gigafactory jouera un rôle clé dans la transition vers une mobilité électrique abordable chez Stellantis, dit-on. Les cellules LFP produites seront utilisées dans une construction Cell-to-Body. Cela signifie que les cellules seront intégrées directement dans la structure du véhicule sans passer par des modules intermédiaires. Cela augmente la densité énergétique, car la batterie peut ainsi assumer des tâches de stabilité, permettant de réduire l'épaisseur des supports.

Pour son approvisionnement énergétique, l'usine s'appuiera à plus de 80 % sur des sources renouvelables. De plus, les trajets de transport seront raccourcis, ce qui devrait permettre d'économiser encore plus de CO₂. L'usine créera plus de 4 000 emplois, auxquels s'ajouteront des milliers d'autres chez les fournisseurs. 

Reuters avait déjà rapporté il y a quelques jours que la pose de la première pierre avait apparemment eu lieu mercredi dernier. Les dirigeants chinois et l'ambassadeur de Chine en Espagne ont souligné que CATL s'était engagé à partager son savoir-faire en matière de production de batteries pour promouvoir la transition énergétique en Europe. 

Selon le rapport, l'usine sera soutenue par 300 millions d'euros de fonds de l'UE. De plus, l'usine bénéficie des coûts de main-d'œuvre et des prix de l'électricité relativement bas, qui sont environ 20 % en dessous de la moyenne de l'UE. En plus de l'usine CATL-Stellantis, trois autres sites de batteries sont prévus en Espagne, à savoir ceux d'Envision AESC, Volkswagen et InoBat.

L'UE et l'industrie automobile européenne souhaitent promouvoir la production de batteries en Europe pour réduire la dépendance vis-à-vis des fabricants asiatiques comme BYD, LG ou Samsung. Ainsi, la nouvelle usine en Espagne est la bienvenue. Mais l'Espagne manque de savoir-faire pour la production de cellules, selon les syndicats et l'industrie automobile interrogés par Reuters. Le ministre espagnol de l'industrie, Jordi Hereu, a déclaré que le transfert de technologie était fondamental : "Nous devons apprendre de ceux qui savent le faire", a déclaré le politicien.

 

La production dans la nouvelle usine de Figueruelas près de Saragosse devrait commencer fin 2026. Les batteries seront livrées à Stellantis – y compris à une usine située juste à côté du site. Les batteries LFP sont actuellement utilisées par Stellantis dans les modèles économiques sur la Smart Car Platform, c'est-à-dire dans la Citroën e-C3 et sa version Aircross, la Fiat Grande Panda Électrique et l'Opel Frontera. Les modèles Fiat plus grands prévus sur la même plateforme devraient également recevoir des batteries LFP. 

En résumé

Pendant des années, les coentreprises entre les constructeurs automobiles européens et les partenaires chinois ont été regardées avec scepticisme, car la Chine semblait s'approprier des technologies importantes. Maintenant, la situation s'inverse : l'Europe apprend de la Chine. En effet, CATL et BYD, deux des plus grands fabricants de cellules au monde, viennent de l'Empire du Milieu, et ces entreprises sont innovantes et se surpassent mutuellement dans la charge rapide.

En Europe, la production de cellules est jusqu'à présent plutôt morose. L'usine de Northvolt à Heide est sur la sellette. Mais il y a aussi des points positifs. Ainsi, CATL produit déjà sur des sites en Pologne et à Erfurt, et une usine en Hongrie est également prévue. L'usine près de Saragosse devrait s'ajouter fin 2026. Volkswagen et le joint-venture ACC prévoient également des usines. Peut-être que la fabrication locale de cellules prendra enfin son envol. 

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