
Dans une interview accordée à TF1, le président du groupe Stellantis a répété la nécessité de reporter l’interdiction des ventes de véhicules thermiques, souhaitée par la Commission européenne pour 2035.
Après avoir annoncé des investissements massifs en Amérique du Nord, Stellantis, par la voix de son directeur Antonio Filosa, a effectué une rapide mais intense tournée dans l’hexagone pour rassurer les acteurs de l’industrie automobile du pays.
Le dirigeant italien a surtout tenu à rassurer les employés du groupe en France en rencontrant les responsables syndicaux au Campus vert de Poissy, alors que le site de production francilien, qui a connu des arrêts de son activité au cours de ces derniers mois, est l’objet de nombreuses spéculations quant à son avenir.
Ainsi, après avoir rappelé "la place centrale" de la France pour Stellantis – groupe né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler -, Antonio Filosa est revenu sur les investissements du groupe dans l’hexagone, à hauteur de deux milliards d’euros cette année, soit le même montant que les années précédentes.
De la même façon, le PDG du groupe Stellantis est revenu sur les 1200 recrutements opérés cette année dans le pays, avant d’annoncer un plan d’embauche de 1600 personnes supplémentaires pour 2026.
Après une nouvelle intervention dans le cadre de la Journée de la filière automobile, organisée par la plateforme automobile (PFA), Antonio Filosa a donné une interview dans le cadre du journal de 20 Heures de TF1, où il a répété sa vision concernant l’arrêt des ventes de véhicules thermiques en 2035 dans l’UE, voulu par la Commission européenne.
S’il se dit favorable à une transition énergétique massive, Antonio Filosa demande aux instances européennes un report du tout électrique sur le vieux continent.
"De notre point de vue, partagé par la majorité des constructeurs, il faut demander à la Commission européenne de revenir sur cette réglementation", a-t-il ainsi répété. "Parce que ce n’est pas atteignable, ce changement est urgent, et il doit être considérable. Ce n’est pas bon pour l’industrie, les consommateurs, le marché, ça va détruire des emplois."
"Nous demandons le même temps que la Chine lorsqu’elle a préparé son passage à l’électrique. Nous avons besoin de dix ans de plus."
De la même façon, Antonio Filosa plaide pour un changement de philosophie et de réglementation, alors que les prix des véhicules n’ont cessé de grimper au cours de ces dernières années avec l’apparition des nouvelles technologies, rendant l’achat de voiture de plus en plus inaccessible.
"Il faut changer la réglementation", a-t-il ainsi ajouté. "Si la réglementation vous dit de mettre une batterie à 10'000 euros, comment voulez-vous être accessible."